La recherche peut jouer un rôle, non seulement en décrivant les expériences d’une communauté de nouveaux-elles arrivant-e-s, mais aussi en renforçant les liens sociaux.

Les communautés sont un élément important de la vie sociale qui façonnent la manière dont les personnes perçoivent le monde et interagissent les unes avec les autres. Appartenir à une communauté, c’est partager quelque chose – une identité, une histoire, des valeurs, une région géographique – avec d’autres personnes tout en partageant un sentiment d’unité. Même si les fournisseurs de services offrent des programmes aux individus, ils travaillent également avec les communautés et les soutiennent. Un organisme qui fournit des services aux nouveaux-elles arrivant-e-s d’un pays donné, ou qui parlent une langue commune, fournit des services communautaires. Les fournisseurs de services soutiennent également des communautés qui peuvent être moins visibles – par exemple les minorités sexuelles ou de genre, les personnes en situation de handicap ou les personnes touchées par des événements traumatisants. La recherche peut jouer un rôle, non seulement en décrivant les expériences d’une communauté de nouveaux-elles arrivant-e-s, mais aussi en renforçant les liens sociaux.

La recherche communautaire implique une collaboration avec une communauté sur tous les aspects d’un projet de recherche. En d’autres termes, elle implique de travailler avec une communauté plutôt que d’effectuer des recherches sur une communauté. Lorsque la recherche est guidée par une communauté et ses intérêts uniques, les projets peuvent prendre diverses formes et approches. Certains projets peuvent se concentrer sur des problématiques ayant un impact direct sur la communauté et son bien-être. Dans ce cas, la communauté fera partie intégrante de la conception du projet de recherche, de la collecte des données et de la mobilisation des résultats. D’autres projets peuvent chercher à renforcer les liens au sein d’une communauté. Ces projets peuvent commencer avec un ensemble de personnes relativement peu associées qui, grâce à leur engagement dans le processus de recherche, font ensuite partie d’un groupe plus intégré.

Un projet efficace bénéficiera à une communauté de nouveaux-elles arrivant-e-s, lui donnera les moyens d’agir et lui permettra de s’exprimer.

Un projet efficace bénéficiera à une communauté de nouveaux-elles arrivant-e-s, lui donnera les moyens d’agir et lui permettra de s’exprimer. Par exemple, un organisme fournisseur de services pourrait lancer un projet de recherche communautaire afin de soutenir les nouveaux-elles arrivant-e-s vivant avec le VIH. Les nouveaux-elles arrivant-e-s touché-e-s par le VIH peuvent ne pas se considérer comme faisant partie d’une communauté ayant une identité commune, en particulier dans les lieux dans lesquels les services ou le soutien sont limités. Mais ces nouveaux-elles arrivant-e-s partagent néanmoins des expériences, des intérêts, des espoirs et des craintes similaires. Un fournisseur de services peut lancer un projet pour répondre à ces besoins tout en réunissant des personnes confrontées à des défis similaires. Un projet peut se dérouler en plusieurs étapes. Il peut commencer par une série de groupes de discussion visant à identifier les intérêts, les besoins et les préoccupations de la communauté. Une étape ultérieure peut ensuite comprendre l’élaboration et l’évaluation des services ou des programmes. Cette étape peut ensuite s’étendre à d’autres initiatives, comme un projet d’histoire orale ou un jardin communautaire. Un projet véritablement collaboratif responsabilisera non seulement chaque personne, mais donnera également à la communauté une voix collective plus forte.

En utilisant la recherche pour engager les communautés de nouveaux-elles arrivant-e-s et collaborer activement avec elles, nous pouvons commencer à considérer la création et la mobilisation des connaissances comme un processus d’établissement de relations. La plupart des recherches impliquent la synthèse de données qualitatives ou quantitatives pour produire des connaissances, qui sont généralement présentées dans des rapports écrits sous forme de tableaux, de graphiques ou de recommandations. La recherche communautaire peut aboutir à des faits et des chiffres similaires, mais elle est capable de faire bien plus. Lorsqu’un projet tisse de nouveaux liens tout en revitalisant les liens déjà existant, l’amélioration des relations constitue un résultat important du processus de recherche. La connaissance s’ancre dans les liens qui unissent une communauté.

Planifier un projet communautaire est un moyen utile pour les fournisseurs de services, les chercheurs-euses et les nouveaux-elles arrivant-e-s de réfléchir à la recherche. Cela nous encourage à réfléchir aux diverses communautés auxquelles les gens appartiennent ainsi qu’aux relations qui peuvent émerger du processus de recherche. Pour plus de ressources ou d’exemples de recherche communautaire, voir R-PEACE, Centre for Community Based Research, Centre de recherche communautaire ou Community Based Research Training Centre.

Jason Chalmers, PhD
Research Lead / Responsable de la recherche

À propos de l’auteur

Jason Chalmers est titulaire d’un doctorat en sociologie de l’Université de l’Alberta et a été boursier postdoctoral à l’École des affaires publiques et communautaires de l’Université Concordia. En tant que chercheur interdisciplinaire, Jason s’appuie sur diverses méthodologies et est particulièrement inspiré par les pratiques créatives et communautaires. Ses recherches portent sur l’histoire de l’immigration au Canada, les relations entre les autochtones et les colons, et les inégalités sociales.

Vous pouvez joindre Jason à jchalmers@araisa.ca