Amplifier les voix : un voyage dans le monde des balados consacrés à l’immigration (2ème partie)
novembre 6, 2023
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Cette semaine, découvrez le balado Welcome to Cape Breton et rencontrez deux personnes du Cape Breton Partnership, l’organisme qui en est à l’origine. Jeremy Martell, directeur des communications du Partnership, et Kailea Pedley, gestionnaire de programme au Cape Breton Local Immigration Partnership, vous parlent du balado et du cheminement qui a mené à sa création.
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ARAISA : Qu’est-ce qui vous a incité à créer un podcast sur le thème de l’immigration?
Kailea Pedley : Ici, à Unama’ki-Cape Breton, on connaît bien le pouvoir d’une bonne histoire (et idéalement d’une bonne tasse de thé pour l’accompagner). Dans le cadre de notre travail sur l’immigration, nous entendons souvent dire que la meilleure façon de comprendre les choses est de partager des histoires personnelles. Une personne de notre équipe, experte en journalisme radio, nous a incités à nous engager sur la voie du balado!
Pourriez-vous nous raconter comment cette inspiration s’est concrétisée?
Jeremy Martell : À partir de là, notre équipe a soutenu le développement de l’aspect et de la convivialité d’une série de balados qui aiderait à recueillir et à partager les histoires de nos accueillant-e-s et de nos nouveaux-elles arrivant-e-s. Le plus grand défi a été d’identifier les histoires avec lesquelles commencer et celles qui nécessiteraient plus de temps pour être partagées. De nombreuses personnes se sont manifestées et nous n’avons pas manqué d’histoires à partager. En fin de compte, nous avons trouvé le bon rythme en fonction de l’origine des nouveaux-elles arrivant-e-s et de leur choix de vie.
Pouvez-vous nous parler d’un épisode en particulier qui vous a profondément marqué et que vous recommanderiez à une nouvelle auditrice ou un nouvel auditeur?
K.P : Le premier épisode, qui explore les relations entre les nouveaux-elles arrivant-e-s au Canada et le peuple Mi’kmaq ici à Unama’ki, a été, je pense, très puissant. Il était important de commencer cette série en écoutant les voix des Mi’kmaq et en reconnaissant qu’ils et elles sont les premier-ère-s habitant-e-s de cette terre et les premier-ère-s à accueillir les nouveaux-elles arrivant-e-s ici.
Le pouvoir de la narration est au cœur des balados. Comment sélectionnez-vous les histoires que vous présentez?
J.M : Un certain nombre de facteurs ont été pris en compte. En fin de compte, nous voulions nous assurer que nous donnions au public une collection d’histoires aussi large et diversifiée que possible, depuis les pays d’origine de nos invité-e-s jusqu’aux communautés qu’ils-elles considèrent aujourd’hui comme leur maison. En outre, les principaux critères à prendre en compte étaient que les invité-e-s aient une histoire (ce qui est le cas de tout le monde) et qu’ils-elles soient disposé-e-s à la partager tout en étant enregistré-e-s (ce qui est parfois un peu plus difficile).
Cependant, bien que nous n’ayons pas encore pu partager toutes les histoires, un certain nombre de personnes sont toujours prêtes et désireuses de partager, et nous espérons avoir l’occasion de les suivre dans le cadre de notre futur balado et d’autres activités.
La création d’un podcast réussi nécessite un partenariat solide entre les animateurs et animatrices. Pourriez-vous nous expliquer comment vous avez choisi votre animatrice, comment votre collaboration a évolué et ce que vous avez appris en travaillant ensemble?
K.P : Je pense que c’est l’animatrice qui nous a choisis! Notre amie et collègue, Norma Jean MacPhee, avait une longue carrière dans la radiodiffusion et a proposé l’idée d’un balado. Le fait d’avoir ces compétences en interne a été crucial pour faire décoller ce projet. La passion de Norma Jean pour l’île, pour l’accueil des nouveaux-elles arrivant-e-s et pour le pouvoir des sons et des histoires transparaît vraiment dans ce balado.
Y a-t-il des idées fausses ou des mythes importants sur l’immigration que vous vouliez dissiper dans votre balado? Si oui, comment les avez-vous abordés?
J.M : Nous espérions surtout faire comprendre que les nouveaux-elles résident-e-s de notre île (et dans certains cas, pas si nouveaux-elles que ça) sont des personnes qui font partie de l’histoire de notre île aujourd’hui. Ils et elles ne sont peut-être pas là depuis longtemps ou ne sont pas né-e-s ici, mais ces personnes font désormais partie de notre communauté au même titre que celles qui sont là depuis un peu plus longtemps. En fin de compte, un grand nombre de résident-e-s de notre île sont soit des nouveaux-elles arrivant-e-s, soit des descendant-e-s de nouveaux-elles arrivant-e-s, et nous formons tous et toutes la communauté et l’histoire commune de l’île.
C’est pourquoi le premier épisode avec notre invité Graham Marshall, de la Première nation de Membertou, était si important, car les Mi’kmaq accueillent les nouveaux-elles arrivant-e-s dans la région, et certainement à Unama’ki – Cap-Breton, depuis des générations. Ce thème commun de l’accueil nous relie tous, que notre famille soit arrivée dans les années 1800 ou en 2023.
Quels conseils donneriez-vous à une personne souhaitant lancer un balado dans le secteur de l’établissement et de l’intégration?
J.M : Assurez-vous de saisir l’occasion d’entendre toutes les histoires, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Toutes nos expériences constituent notre histoire ; certaines de ces expériences ne sont pas aussi positives que d’autres, mais elles sont toutes importantes. Il est très important de montrer un reflet du monde réel à travers ces histoires, car les nouveaux-elles arrivant-e-s sur l’île connaissent parfois des situations difficiles et des défis, avant et après leur arrivée. Ces difficultés contribuent à façonner l’ensemble du tableau et doivent donc être prises en compte.
En regardant vers l’avenir, à quoi vos auditeurs-trices peuvent-ils-elles s’attendre avec votre balado? Y a-t-il des projets ou des développements que vous aimeriez partager?
J.M : Nous ne pouvons pas encore en dire trop, mais nous sommes impatients d’apporter bientôt plus d’histoires au balado.
Avez-vous un invité de rêve que vous voudriez inviter dans votre balado?
K.P : J’ai hâte d’entendre davantage de gens qui se sont installés dans les comtés d’Inverness, de Victoria et de Richmond! Les premiers épisodes nous ont donné un aperçu des expériences des personnes qui se sont installées dans différentes parties de la CBRM [Cape Breton Regional Municipality] et de Port Hawkesbury. J’ai hâte de découvrir le parcours d’établissement des gens de toute cette belle île!
Combien de temps faut-il pour créer un épisode de balado?
J.M. : Chaque épisode est unique. Il faut voyager à travers Unama’ki et le Cap-Breton, programmer les épisodes au bon moment, les éditer, les rééditer, puis ajouter le temps de la promotion et de la conception graphique. Certains épisodes ont été réalisés en quelques semaines, tandis que d’autres ont pris un mois ou plus. Dans tous les cas, il a fallu beaucoup de soin pour parvenir au produit final.
De nombreux futurs créateurs-trices de balados sont impatients de savoir comment se constituer un public fidèle. Quelles stratégies avez-vous utilisées pour susciter l’intérêt de vos auditeurs-trices et augmenter leur nombre?
J.M : Pour commencer, nous avons transmis le message de notre balado à de nombreux publics locaux, en le partageant via les médias sociaux, les messages électroniques envoyés aux entreprises locales et aux communautés d’établissement, et les promotions payantes via Spotify et YouTube. Nous ne voulions pas limiter la portée du balado, car nous voulions que le plus grand nombre possible de personnes entendent les histoires, alors nous avons rendu le balado disponible sur un certain nombre de plateformes, celles qui sont facilitées par des abonnements et celles qui peuvent être consultées par n’importe qui, n’importe où. Nous avons également fait appel à des groupes communautaires locaux axés sur l’accueil des nouveaux-elles arrivant-e-s (composés de résident-e-s de longue date et de nouveaux-elles arrivant-e-s) pour partager le balado avec leurs ami-e-s et leurs familles.
En tant que diffuseurs d’un balado consacré à l’immigration, quel type de retour avez-vous reçu de la part de votre public? Cela a-t-il donné lieu à des résultats ou à des liens inattendus?
J.M : Jusqu’à présent, les réactions ont été très positives, principalement parce que les gens ont vraiment envie d’entendre les histoires des autres. Chacune d’entre elles est intéressante et présente les différents parcours qui les ont amenées là, et la plupart sont des histoires que les auditeurs-trices n’auraient jamais devinées sans les avoir entendues.
Avez-vous connu des moments de doute ou d’incertitude dans votre expérience de balado? Comment avez-vous traversé ces moments?
J.M : Un balado n’est pas facile à mettre en place, c’était donc un risque de tenter l’expérience, mais nous avons pensé que c’était un projet digne d’intérêt et qu’il fallait voir où cela nous mènerait. Tout au long du processus, il est clairement apparu que quelque chose de spécial était en train de se former, et nous nous sommes donc attachés à trouver des moyens de l’améliorer et de le faire fonctionner au fur et à mesure. En fin de compte, il est important de faire preuve d’agilité et de souplesse, de sorte que lorsque des défis se présentent, nous soyons en mesure de pivoter dans une direction qui a du sens.
Enfin, s’il y a une chose que vous espérez que vos auditeurs-trices retirent de votre balado, quelle serait-elle?
K.P : Pour moi, il s’agit de mettre en lumière le fait que chaque histoire, chaque personne, chaque parcours d’immigration est unique. Chaque histoire a de la valeur. Et que c’est lorsque nous nous arrêtons pour écouter les expériences des un-e-s et des autres que l’on apprend le mieux.
Écoutez Welcome to Cape Breton (en anglais): click here.
La semaine dernière, nous avons présenté Racialized 506, un balado du Centre des nouveaux arrivants de Saint Jean. Si vous l’avez manqué, click here.
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Vous avez une histoire unique à partager? Nous invitons les organismes membres à proposer des idées pour nos articles “Lumière sur les membres”. Partagez vos idées et inspirez vos collègues du secteur de l’établissement et de l’intégration. Nous voulons mettre en lumière votre expertise et votre travail exceptionnel!
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